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Le président syrien en visite en France, son premier déplacement européen
information fournie par Reuters 07/05/2025 à 07:42

Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed al-Sharaa, participe à une interview avec Reuters.

Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed al-Sharaa, participe à une interview avec Reuters.

par John Irish

Le président syrien par intérim Ahmed al Charaa est attendu mercredi à Paris, son premier déplacement en Europe depuis la chute du régime de Bachar al Assad en décembre dernier, alors qu'il est en quête de soutiens internationaux dans ses efforts destinés à apporter davantage de stabilité à la Syrie.

Ahmed al Charaa, qui s'entretiendra avec le président français Emmanuel Macron, a reçu une exemption de la part des Nations unies pour se rendre à Paris alors qu'il figure toujours sur une liste de sanctions contre le terrorisme pour avoir appartenu à un groupe islamiste affilié à Al Qaïda.

Il est attendu que les deux dirigeants discutent de la manière de garantir la souveraineté et la sécurité de la Syrie, de la protection des minorités après les récentes attaques contre des communautés alaouites et druzes, de la lutte contre le terrorisme contre les combattants du groupe Etat islamique (EI) ainsi que de la coordination des aides économiques, ont fait savoir des représentants français.

Etant donné "les défis immenses" auxquels fait face la Syrie, il y a évidemment des "attentes" à l'égard d'un soutien de la France et des principaux partenaires internationaux de Damas, a déclaré un conseiller de l'Elysée.

Paris n'est pas naïf à propos du passé d'Ahmed al Charaa et continue de réclamer des garanties pour la transition en Syrie, a-t-il ajouté. "Il y a pour la communauté internationale un rôle clair à jouer en Syrie pour permettre sa stabilisation", a déclaré le conseiller.

La France a salué la chute de Bachar al Assad et n'a cessé depuis lors de soigner ses relations avec les autorités intérimaires à Damas. Emmanuel Macron a récemment organisé une visioconférence trilatérale avec Ahmed al Charaa et le président libanais Joseph Aoun dans le cadre de ses efforts destinés à apaiser les tensions à la frontière libano-syrienne.

RAPPROCHEMENT PRUDENT

En avril, la France a nommé un chargé d'affaires à Damas, entouré d'une équipe restreinte de diplomate, effectuant un pas supplémentaire vers une réouverture de son ambassade.

Elle pense avoir une carte à jouer en Syrie, après avoir rompu les liens avec Bachar al Assad en 2012, sans jamais revenir ensuite sur sa décision, même quand les rebelles syriens ont subi un lourd revers face aux forces pro-gouvernementales syriennes et fui vers des zones réduites dans le nord du pays.

Paris a été le soutien traditionnel d'une opposition en exil majoritairement séculaire et de combattants kurdes dans le nord-est de la Syrie, où des forces spéciales françaises sont déjà présentes.

Ces derniers mois, la France a joué un rôle d'intermédiaire entre Ahmed al Charaa et les Kurdes, sur fond de retrait progressif des Américains, alors que le nouveau dirigeant syrien cherche à rétablir le contrôle de Damas sur cette zone du pays.

La France a noué des discussions avec les Etats-Unis sur la manière de gérer le retrait américain et le rôle accru que la France pourrait jouer, a déclaré un représentant de l'Elysée.

Ahmed al Charaa a désespérément besoin que des sanctions internationales visant la Syrie soient levées afin de relancer une économie dévastée par quatorze années de guerre, la Banque mondiale ayant estimé à plus de 250 milliards de dollars les coûts de reconstruction du pays.

L'Union européenne a levé certaines de ses sanctions. D'autres, visant spécifiquement des individus et entités, doivent expirer le 1er juin. La Syrie espère que l'UE ne les prolongera pas.

D'après le conseiller de l'Elysée, l'une des questions "fondamentales" réside dans les sanctions américaines lesquelles, a-t-il dit, pèsent sur la capacité des autorités syriennes de transition à penser la reconstruction et attirer des investissements étrangers.

(John Irish; version française Jean Terzian)

10 commentaires

  • 07 mai 10:17

    C'est le chef des terroristes d'Al-Nosra formés par la France avant qu'ils rejoignent al-Qaïda en Syrie où ces "petits gars faisaient du bon boulot" (dixit) en massacrant les chrétiens d'orient et les syriens en général.


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